Nuray KESIK, stagiaire du Diplôme d’accès aux études universitaires (DAEU)
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Qui êtes vous ?
Je m’appelle Nuray et j’ai fait la formation du DAEU durant deux ans. J’ai eu un parcours scolaire qui était tout sauf linéaire, mais que l’on pourrait qualifer comme étant «atypique». J’ai dû m’arrêter pendant mes années de lycée, en classe de terminale, lorsque mes problèmes de santé étaient devenus trop importants. J’ai surtout du renoncer à mes ambitions d’intégrer un jour l’enseignement supérieur. En parallèle, j’ai quand même eu l’opportunité de travailler quelques temps dans la restauration, dans l’entreprise familliale, avec mon oncle. J’ai dû prendre du temps pour moi, et accepter que les années s’écouleraient ainsi.
Ces années m’avaient néanmoins permises, d’acquérir une certaine stabilité, tant sur le plan émotionnel qu’au niveau de ma santé de manière generale. Et même après de nombreuses années, mon envie d’apprendre, et ma volonté de « retourner sur les bancs de l’école » était toujours aussi présente. Je m’étais fait la promesse de pouvoir continuer un jour, là où j’avais du m’arrêter. Je crois avoir tenu ma promesse puisque j’ai obtenu mon DAEU option littéraire, il y a bientôt un an maintenant, à l’âge de 33 ans 🙂
J’avance désormais, puisque je vais candidater pour une inscription en licence, en arts plastiques. D’ailleurs, je prends des cours du soir dans les ateliers que proposent les écoles d’art pour améliorer et perfectionner ma pratique du dessin. J’ai toujours souhaité pouvoir me former et évoluer dans ce domaine, et j’aimerais apprendre à dénoncer les travers de la société et du monde justement, par le biais de ma pratique artistique.
Pourquoi avez-vous choisi cette formation ? Pourquoi à l’université de Strasbourg ?
Cette formation était pour moi « une revanche sur la vie » . Mes parents et ma sœur ont emigrés d’Anatolie, et j’ai compris très tôt l’importance que signifait le fait de pouvoir avoir accès à l’école ; alors que dans certaines régions du monde l’accès à l’instruction semblait impossible et reste parfois même encore limité. C’était aussi une manière de renouer avec mes envies profondes d’intégrer l’enseignement superieur et de pouvoir avoir une chance d’évoluer dans un domaine qui me plait.
J’ai choisi l’Université de Strasbourg car elle se trouvait dans ma ville, qu’elle était proche de ma famille, et qu’elle était reconnue pour la qualité de sa formation.
Comment avez-vous financé cette formation ?
Ma première année a été financée par la région Grand Est. Cependant, cette année s’est soldée par un échec pour des raisons personnelles. Puis, au vu de ma motivation, le service formation continue m’a apporté une solution pour que je puisse continuer là où je pensais m’arrêter. Ma deuxième année s’est cette fois-ci concretisée par l’obtention de mon diplôme.
Que vous a-t-elle apporté ?
L’expérience du DAEU, m’a surtout apprise à essayer de me faire confiance, à continuer de perséverer même après un échec. Je suis de nature curieuse, et intéressée par les questions de société (notamment celles du Proche et du Moyen-Orient), mais surtout par l’art de manière générale. J’ai toujours ressenti le besoin de comprendre la société et le monde dans lequel je vis. Et je crois que cette formation m’a aussi permise de nourrir et d’orienter mon goût pour la connaissance et le savoir.
Qu’avez-vous le plus apprécié ?
J’ai apprécié les sujets évoqués en classe et les contenus proposés sur des supports divers et variés. Je n’oublierai pas de mentionner aussi la disponibilité et la patience des enseignant(e)s, qui nous ont réappris à apprendre, même lorsque notre motivation diminuait, et à nous faire confiance même lorsque nous-même nous n’y croyons plus.
Un conseil à donner aux futurs stagiaires ?
« Ne vas-tu donc pas essayer de devenir qui tu es ? Tu penses t’en aller un jour, sans même avoir découvert ce dont tu es capable ? »
Le DAEU ce n’est pas qu’un diplôme, c’est aussi une expérience humaine riche de sens, un tremplin qui vous attend.
J’ai pu saisir ma chance, celle qui me permet aujourd’hui de me construire un autre chemin. Je vous souhaite de saisir la vôtre.