La prévention des infections sous le feu des projecteurs !
Depuis plus d’un an, et comme jamais, l’hygiène hospitalière et ses gestes barrière sont sur le devant de la scène. L’ensemble de notre système de santé a été fortement touché. La pandémie de Covid-19 a mis en lumière la nécessité pour les professionnels de santé, tant dans le secteur sanitaire que médico-social, de disposer de connaissances et de compétences dans le domaine de la prévention et du contrôle du risque infectieux associé aux soins, notamment nosocomial.
C’est ce que se propose de développer la formation menant au Diplôme d’Université de Prévention des Infections Nosocomiales (DUPIN).
Ce cursus, en réponse aux besoins des équipes opérationnelles d’hygiène et des professionnels des établissements de santé et médico-sociaux, a vu le jour, sous sa forme actuelle en 2004. Il est né d’un partenariat entre le Service d’Hygiène Hospitalière des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg et le Service Formation Continue de l’Université de Strasbourg, et n’a cessé d’évoluer au fil des années, afin de répondre, toujours mieux, aux besoins des professionnels de terrain.
Où il est question de micro-organismes et d’hôtes
A la découverte, il y a plus de 150 ans du monde des microbes, a succédé l’ère fastueuse de l’asepsie et de l’antisepsie, puis celle de l’antibiothérapie, donnant aux soignants, à tort, un sentiment de toute-puissance. Mais la roue tourne, et avec elle l’avènement des bactéries résistantes aux antibiotiques, et l’apparition de nouveaux virus, capables de diffusion à l’échelle planétaire.
Il nous faut aujourd’hui revenir aux fondamentaux, et renforcer notre compréhension de l’interaction hôte, micro-organisme et environnement.
Quels sont les facteurs de risques et les situations favorisantes ?
Quel regard porter sur nos pratiques d’antibiothérapie ou d’organisation des soins ?
Quels signaux d’alerte précurseurs à une situation épidémique faut-il décrypter ?
Et si on parlait précautions d’hygiène et gestes barrière
La connaissance du mode de transmission et des caractéristiques de diffusion des microbes incriminés dans les infections permet d’identifier des situations à risque et des gestes barrière pouvant limiter leur diffusion.
Une approche du risque infectieux par discipline (dentaire, imagerie, maternité, chirurgie, gériatrie, ophtalmologie, réanimation …), par secteur (cuisine collective, environnements maîtrisés …) ou par activité support (gestion du linge et des déchets, traitement des dispositifs médicaux, bionettoyage…) tentera d’apporter des réponses actualisées et adaptées aux réalités de terrain.
Un exercice grandeur nature de gestion d’une épidémie permettra de se confronter en groupe, à une situation proche de la réalité.
Et si on évaluait les pratiques d’hygiène
Les connaissances utiles à la gestion du risque infectieux, aussi approfondies et actualisées soient elles, ne garantissent pas leur application sur le terrain.
Les contraintes organisationnelles, matérielles et humaines sont des obstacles possibles, qui nécessitent d’être objectivés. Une analyse des écarts aux bonnes pratiques, l’identification de facteurs contributifs peuvent permettre de proposer des pistes d’amélioration assorties d’un plan d’action concret.
Pour cela, une initiation à la réalisation d’un audit clinique, avec application sur le terrain est proposée aux étudiants, qui seront amenés à présenter leurs observations, analyse et pistes d’amélioration aux professionnels audités.
Une ingénierie de formation innovante et modulable
Le parcours de formation, basé sur des unités d’enseignement indépendantes et capitalisables, est composé de 6 modules de 3 à 5 jours.
Il alterne des apports théoriques, des travaux dirigés et des applications pratiques.
Chaque module fait l’objet d’une évaluation indépendante et un travail de recherche-action permettant l’appropriation des connaissances et leur mobilisation sur le terrain, apportera une validation finale au DUPIN.
Ce travail personnel sera introduit par une initiation à la lecture critique d’articles scientifiques, ainsi que des notions d’épidémiologie et de statistiques, qui pourront, qui sait, ouvrir l’appétit des participants à la recherche.
Enfin, des compétences transversales fort utiles aux hygiénistes pourront être développées par des modules complémentaires au DUPIN, et permettront de valider une licence professionnelle en gestion du risque infectieux associé aux soins (LP GRIAS).
Ainsi, aux compétences cœur de métier des 6 modules du DUPIN s’ajouteront des savoirs faire dans le domaine de la communication, du management de projet, de la pédagogie, de la qualité et gestion des risques, de la responsabilité juridique …