Infirmier de santé au travail : métier, rôle, et pourquoi se former à Strasbourg

Formations 18 novembre 2025
infirmier sante au travail

Sommaire

    L’expression “santé au travail” a longtemps évoqué des affiches sur les murs et quelques gestes de prévention. La réalité de terrain, en 2025, est tout autre : risques physiques et psychosociaux, nouvelles organisations (hybride, travail posté, intérim), exigences réglementaires renforcées, attentes sociétales sur la qualité de vie et les conditions de travail (QVCT). Au cœur de ces enjeux, un professionnel devient central : l’infirmier de santé au travail.
    Ce rôle ne se limite ni à “faire de la prévention” ni à “remplir des protocoles”. C’est un métier d’écoute, d’enquête, d’action et de coordination. Il relie la santé des salariés à la performance durable de l’entreprise. Et c’est précisément ce que la formation proposée par le Service de formation continue (SFC) de l’Université de Strasbourg prépare : des professionnels capables d’agir vite, juste et avec méthode.

    Objectif de cette page : comprendre le métier, visualiser des situations concrètes, saisir les compétences à développer et découvrir comment la formation du SFC Unistra transforme ces attentes en compétences opérationnelles.

    Qu’est-ce qu’un infirmier de santé au travail ?

    Dans une entreprise, un service public, une collectivité ou un service de santé au travail interentreprises, l’infirmier de santé au travail agit sur trois horizons complémentaires :

    1. Prévention primaire : éviter l’apparition des problèmes (organisation du poste, gestes et postures, bruit, produits, écrans, rythmes de travail).
    2. Prévention secondaire : repérer tôt, orienter vite (entretiens infirmiers, dépistages ciblés, campagnes thématiques, protocoles avec le médecin du travail).
    3. Prévention tertiaire : sécuriser le retour et le maintien en emploi (aménagements temporaires, coordination avec RH/QHSE/management, repères cliniques et sociaux).

    Concrètement, le métier se joue au plus près des situations de travail : ateliers, bureaux, entrepôts, laboratoires, sites distants. L’infirmier observe, questionne, relie ce qu’il entend au cadre réglementaire, priorise les actions et mesure les effets. C’est un praticien de terrain qui sait traduire un signal faible en action utile.

    À noter : en France, l’exercice en tant qu’infirmier de santé au travail suppose le diplôme d’État d’infirmier. Notre formation s’adresse à celles et ceux qui veulent comprendre le métier, s’y préparer ou y progresser, qu’ils viennent de la filière soin, de la prévention, des RH/QHSE ou d’un environnement proche du terrain.er.

    Pourquoi ce rôle est devenu stratégique

    On pourrait dire qu’“améliorer la santé au travail, c’est bien pour tout le monde”. Mais l’enjeu est plus précis. Les organisations font face à des coûts invisibles (absentéisme, turn-over, erreurs de production, incidents mineurs qui s’accumulent), à des risques juridiques (obligation de sécurité, traçabilité), et à des défis d’attractivité (recruter et fidéliser). L’infirmier de santé au travail devient alors une pièce maîtresse : il éclaire la décision à partir du réel, propose des trajectoires de progrès simples et mesurables, et fédère les acteurs autour d’un cap commun.

    Trois raisons concrètes expliquent cette montée en puissance :

    • Impact rapide : une observation de poste bien menée + deux adaptations pertinentes peuvent réduire des plaintes TMS en quelques semaines.
    • Culture partagée : des ateliers courts et récurrents créent des habitudes durables (pauses actives, consignes claires, remontée des signaux faibles).
    • Décisions mieux informées : en objectivant les situations (indicateurs, retours d’expérience), on cible mieux les investissements (équipements, aménagements, formation).

    La rémunération d’un infirmier en santé au travail

    Parler rémunération, c’est d’abord parler contexte d’exercice. Un infirmier en santé au travail peut évoluer en service de santé au travail interentreprises (SSTI), en service autonome au sein d’une grande entreprise, dans une collectivité ou dans des structures para-publiques. À postes proches, les salaires peuvent varier sensiblement selon le secteur, la taille de l’organisation, la convention collective et la région. Autrement dit : il n’existe pas “un” salaire, mais une fourchette influencée par plusieurs leviers.

    Dans le privé, la rémunération dépend souvent des conventions de branche, des grilles internes et de la politique de reconnaissance (primes liées aux projets, responsabilités, mobilités multi-sites). Dans le secteur public ou para-public, elle suit davantage des grilles statutaires avec des compléments possibles (indemnités, NBI selon les cas, reprises d’ancienneté). À cela s’ajoutent des éléments extrinsèques qui comptent beaucoup au quotidien : horaires majoritairement diurnes, faible travail de nuit, peu d’astreintes, temps dédié aux projets, perspective d’équilibre vie pro/vie perso plus lisible que dans certains services de soins.

    Trois facteurs pèsent particulièrement dans la négociation :

    1. Expérience et spécialisation : un parcours clinique riche, complété par une formation ciblée en santé au travail (prévention TMS/RPS, ergonomie appliquée, DUER vivant, éducation à la santé), renforce la valeur du profil.
    2. Responsabilités : coordination de sites, pilotage d’un plan d’actions QVCT, animation de démarches multi-acteurs, contribution au suivi d’indicateurs. Plus l’impact est démontrable, plus la rémunération peut progresser.
    3. Contexte territorial et tension du marché : zones industrielles denses, secteurs en croissance, rareté des compétences… autant de paramètres qui élargissent les marges.

    Plutôt que de courir après des chiffres parfois peu comparables, posez-vous une question simple : quelle valeur concrète j’apporte dès six mois ? Si vous pouvez montrer que vous réduisez des irritants (TMS, organisation, ergonomie écran), que vous améliorez des indicateurs lisibles (inconfort perçu, incidents mineurs, taux d’ajustement de postes), ou que vous avez structuré un retour au travail efficace, vous disposez d’arguments tangibles pour négocier (revalorisation, prime projet, élargissement de périmètre).

    Une journée type… qui n’existe pas

    Le matin commence souvent par des entretiens programmés ou des accueils spontanés : une collaboratrice se plaint d’une douleur d’épaule, un manager signale une équipe “sous pression”, un agent de maintenance s’interroge sur une exposition. L’infirmier écoute, qualifie la demande, vérifie le contexte (poste, horaires, gestes, protections, historique), propose un plan d’action : conseils immédiats, mise en place d’un suivi, orientation médicale si nécessaire, information à l’équipe QHSE ou aux RH (dans le respect du secret médical et des protocoles).

    L’après-midi peut être dédié à une visite de poste : observation, échanges, micro-tests, prise de photos (selon procédure), repérage des contraintes physiques ou organisationnelles. Vient ensuite un atelier court (20 à 40 minutes) avec l’équipe : “écrans & pauses actives”, “porter-déplacer sans s’abîmer”, “sommeil et travail posté”, “bruit, réflexes et protections”. On termine la journée par la mise à jour des traces : ce qui a été vu, décidé, planifié, et un partage d’éléments agrégés avec les parties prenantes.

    Ce rythme n’a rien de “bureaucratique”. Il est vivant, itératif et orienté résultats.

    Où exerce l’infirmier en santé au travail et avec qui ?

    L’infirmier de santé au travail peut exercer dans :

    • un service de Prévention et santé au travail interentreprises (SSTI) qui accompagne des TPE/PME variées ;
    • un service de Prévention santé au travail autonome intégré à une grande entreprise ou à un groupe multi-sites ;
    • une collectivité ou un établissement public ;
    • des structures de soins ou assimilées qui portent des missions de prévention pour leurs personnels.

    Le travail se fait en équipe pluridisciplinaire : médecin du travail, QHSE, ergonomes, psychologues du travail, assistantes sociales, managers, représentants du personnel. Chacun a son rôle ; l’infirmier relie, coordonne et met en mouvement.

    infirmier sante au travail

    Compétences à développer : un mix très concret

    compétences “cœur de métier”

    • conduire un entretien : écouter, reformuler, qualifier, décider ;
    • mettre en œuvre des protocoles en lien avec le médecin du travail ;
    • observer un poste et repérer les facteurs de risque (gestes, postures, cadence, outils, ambiance sonore, éclairage, organisation) ;
    • animer une sensibilisation courte et engageante ;
    • documenter et tracer (ce qui a été fait, pourquoi, avec qui, et ce qui est prévu ensuite).

    compétences transverses

    • gestion de projet (prioriser, planifier, mesurer, ajuster) ;
    • communication pédagogique (supports simples, messages clairs, relais par les managers) ;
    • culture data (indicateurs utiles, tableaux de bord sobres, lecture critique) ;
    • cadre réglementaire (logique DUER, fiche d’entreprise, obligations, acteurs, secret et déontologie).

    qualités humaines

    • tact et assertivité : dire les choses avec clarté, sans braquer ;
    • sens du collectif : embarquer RH, QHSE, managers et équipes ;
    • curiosité : aller voir, poser des questions, tester, ajuster.

    En quoi la formation du Service formation continue de l’université de Strasbourg fait la différence ?

    Une licence professionnelle orientée terrain, diplômante et reconnue

    Ici, pas de théorie hors-sol : vous préparez un diplôme universitaire professionnalisant, adossé à l’Université de Strasbourg et pensé avec des experts de la santé au travail. L’ambition est claire : vous rendre opérationnel·le sur des situations réelles (entretiens, visites de postes, prévention TMS/RPS, DUER vivant, éducation à la santé), avec un suivi pédagogique individualisé et des livrables concrets. La formation est éligible CPF, s’inscrit dans la mention QHSE, et se déroule au site des Hôpitaux Universitaires – Hôpital Civil (Strasbourg).

    Objectifs concrets (ce que vous saurez faire)

    • Maîtriser les fondamentaux de la prévention (primaire/secondaire/tertiaire), le cadre d’intervention, les protocoles et la traçabilité.
    • Entrer dans un poste avec méthode : observer, questionner, conclure, proposer des actions utiles et réalistes.
    • Conduire des entretiens infirmiers en lien avec les expositions, organiser les examens complémentaires et décrire le suivi individuel.
    • Concevoir et animer des actions d’éducation à la santé adaptées au contexte de l’entreprise.
    • Mesurer l’impact avec des indicateurs lisibles et contribuer à la veille sanitaire (données, biostatistiques, restitution).
    • Coordonner avec les acteurs clés (médecin du travail, QHSE, RH, managers) et travailler en équipe pluridisciplinaire.

    Pédagogie active (apprendre en faisant)

    • Cas réels issus d’entreprises et de services variés.
    • Mises en situation : conduites d’entretiens, observations de postes, animations courtes.
    • Co-développement et retours d’expérience entre pairs.
    • Ressources prêtes à l’emploi : grilles, check-lists, trames d’atelier, gabarits d’indicateurs.
    • Projet tutoré + mémoire (≈100 h) pour structurer votre démarche et la relier à des résultats mesurables.

    Format, rythme et calendrier (pensés pour les professionnels)

    • Parcours modulaire : 10 modules de 35 h chacun, couvrant le monde du travail, les risques, l’exercice infirmier en équipe, la promotion de la santé, la communication, les pathologies professionnelles, l’étude de poste, le suivi individuel, la PDP, les biostatistiques et un symposium/soutenances.
    • Stage pratique de 3 mois (avec dérogation possible pour les professionnels déjà en exercice en santé au travail, sur demande et avis pédagogique).
    • Hybride et compatible terrain : alternance de théorie et pratique, contrôle continu, supports fournis.
    • Session 2026 (réf. ABI26-0441A) : du 19 janvier au 4 décembre 2026. Candidatures eCandidat : 1er avril → 30 septembre 2025. Tarif indicatif : 6 730 €. Lieu : Hôpital Civil, Strasbourg.

    Pour qui et avec quel encadrement

    • Publics visés : infirmier·e·s de santé au travail (parcours Prévention-Éducation) et secrétaires-assistant·e·s de santé au travail (parcours Assistant Technicien).
    • Encadrement : responsable scientifique (Faculté de médecine, Service de pathologies professionnelles et environnementales – HUS) et coordination pédagogique assurée par une infirmière diplômée en santé au travail.

    Ce qui fait vraiment la différence

    • Diplômant et professionnalisant : une licence professionnelle inscrite au RNCP (code 40331), avec évaluation des acquis et soutenances.
    • Forte exposition terrain : stage de 3 mois + mini-projets concrets, directement transférables dans votre structure.
    • Mesure de l’efficacité : dispositifs d’évaluation suivant les niveaux 1–2 de Kirkpatrick (satisfaction, acquisition des connaissances et compétences).
    • Accès et accompagnement : CPF, eCandidat, appui au financement (OPCO/employeur/individuel) et référent qui suit votre progression.

    Envie d’un échange rapide pour valider votre éligibilité, vos dates ou votre financement ? Contact SFC – Assia Belamri : 03 68 85 49 12 / a.belamri@unistra.fr