Laure Riss, stagiaire du Diplôme d’Université Le trouble du spectre de l’autisme (TSA) parmi les Troubles du Neuro- Développement (TND)
Qui êtes-vous ?
Je suis Laure Riss, Médecin de MPR, passionnée par cette spécialité découverte en 3ème année de médecine, je me suis intéressée tôt dans mon internat à la rééducation infantile, et aux difficultés cognitives de l’enfant avec une thèse sur les troubles du regard et la dyspraxie visuo-spatiale chez l’enfant paralysé cérébral.
Je travaille depuis 12 ans dans un SESSAD moteur à Sélestat avec des enfants qui présentent des profils très variés. L’équipe est pluridisciplinaire (paramédicaux, psychologue, éducateur ) et intervient sur les lieux de vie des enfants.
Pourquoi avoir choisi cette formation ?
De nombreux enfants adressés pour leurs troubles praxiques présentaient des troubles qui manifestement dépassaient ce cadre avec notamment des difficultés dans la relation. Le DU de Strasbourg se crée au moment même où j’avais tellement de questions concernant certains enfants et leurs troubles : l’abord des difficultés des enfants était encore très psychanalytique et je n’arrivais pas à adhérer à certaines interprétations qui mettaient souvent en cause des mamans que je trouvais très adaptées et courageuses. Cette autre vision des troubles, neurologiques, découverte lors d’un colloque organisé par le CRA, a été une révélation et j’ai été ravie de pouvoir joindre cette première promotion.
Qu’avez-vous le plus apprécié ?
J’ai vraiment apprécié la qualité des cours avec des orateurs toujours passionnés et passionnants : les échanges étaient facilités par la volonté des intervenants que leurs cours soient interactifs, la bonne humeur et la bienveillance ambiantes. Les apports sont extrêmement riches et concernent l’ensemble du spectre ,allant des personnes avec un haut niveau à celles les plus démunies, et tous les aspects de la vie.
Que vous a-t-elle apporté ?
Ce DU m’a littéralement ouvert les portes d’un autre monde, celui de l’autisme avec un fonctionnement si particulier des personnes mais aussi celui de professionnels passionnées avec une richesse d’outils formidable. J’ai pu acquérir des bases très solides sur le plan théorique mais aussi sur le plan pratique avec initialement surtout une volonté de pouvoir dépister les enfants afin de les réorienter. Au final, les jeunes restent souvent quelques mois voire années, faute de place ou par besoin du fait de leurs troubles moteurs, et j’ai pu accompagner les professionnels du service à créer des groupes d’habiletés sociales et à mieux répondre aux difficultés de comportement de certains jeunes à domicile ou à l’école. La légitimité , conférée par ce DU, m’a permis de tenir face à la résistance de certains professionnels face à ces nouvelles données mais aussi de développer la collaboration avec les partenaires notamment le CRA. En quelques petites années, notre prise en charge s’est vraiment transformée.
Que diriez-vous aux futurs stagiaires ?
Surtout si vous découvrez l’autisme, n’hésitez pas à vous gaver de lectures, de témoignages de personnes présentant un trouble du spectre de l’autisme ou de leurs parents : les ouvrages sont très nombreux et vous permettront de vous immerger littéralement dans ce monde de l’autisme et d’enrichir « votre vision de l’intérieur ».